Peuplement de la Polynésie

​Les migrations dans le vaste océan Pacifique exigeaient des talents de navigateur confirmé ainsi qu'une organisation en société et une technologie sophistiquées. De grandes pirogues de voyage devaient être construites. Il fallait stocker des provisions pour le voyage ainsi que pour l'installation sur les terres nouvellement découvertes. Des produits tels que le coco, le fruit de l'arbre à pain, le taro et la canne à sucre ont été introduits et se sont ensuite répandus dans toute la Polynésie grâce à ces navigateurs préhistoriques, qui amenèrent aussi leurs chiens, leurs cochons et leurs poulets.
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L'ancienne culture matérielle


Agiles manuellement, prompts à  exploiter ce que la nature mettait à leur disposition, les anciens habitants de Huahine fabriquaient des outils aux usages multiples. Les matières premières exploitées étaient les roches volcaniques, les coraux, les coquilles, les os, etc.


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    OUTILS ANCIENS
                  

Objet le plus fin de la culture matérielle d’autrefois, l’herminette (to’i) était constituée d’une partie active, le tranchant, et d’un talon fixé au manche par une ligature végétale. L’herminette différait de la hache ('ōpahi) par l’orientation du tranchant, perpendiculairement à l’axe du manche. Son façonnage représentait une opération délicate. Un gros galet permettait d’ébaucher la forme et d’obtenir l’épaisseur voulue. On élaborait ensuite le tenon nécessaire pour l’emmancher, puis le tranchant. Les phases finales consistaient à éliminer par affinage et ponçage les facettes formées par l’enlèvement des éclats, pour donner à l’objet sa surface polie définitive. Proche de l’herminette par sa forme, le ciseau (fenefene) était fabriqué à partir de coquillages marins.

    LE TAPA
                  Dans l’ensemble de la Polynésie, la fabrication du tapa était un travail typiquement féminin, même si les hommes n’étaient pas exclus du processus de production : il leur revenait de planter des jeunes pousses d’arbres à pain (uru) ou des boutures de mûrier (aute; à ne pas confondre avec l’hibiscus ‘aute) et d’en éliminer les bourgeons naissants. Ainsi, les baliveaux parfaitement lisses permettaient d’obtenir une étoffe homogène. Après la séparation de l’écorce du bois, les femmes prenaient le relais des hommes. Les écorces étaient mises à tremper deux ou trois jours dans un point d’eau douce. Elles étaient ensuite grattées à l’aide d’une coquille pour éliminer leur partie externe ; ne demeurait alors que le «liber», la partie fibreuse de l’écorce végétale. On roulait ensuite les bandes de «liber» avec des feuilles de bananier. Après un à trois jours de repos les fibres étaient battues pour être agglutinées entre elles.
    TRADITION Du CERF-VOLANT (Pauma, "Uo)
                         

L’art du cerf-volant fait partie intégrante des us et coutumes des Polynésiens anciens. Cette pratique était très répandue à Huahine, où la légende de Pīpiri-mā relate, dans certaines de ses variantes, l’envoi des enfants vers le ciel au moyen d’un cerf-volant. Dans l’île voisine de Taha’a, le dieu légendaire Hiro, alors qu’il était encore jeune, est dit avoir été défié par ses frères à un concours de cerf-volant. Sur les conseils de sa mère Fa’imano, il utilisa des feuilles de ‘atae, (grand arbre à feuilles rouges Erythrina indica) pour la voilure ; et des pellicules sèches de troncs de bananiers(dites ‘uo, terme qui par extension, désigne aussi le cerf-volant) pour la ficelle et la queue. Le cerf-volant de Hiro monta très haut dans le ciel, s’y figeant bientôt pour former la constellation du Scorpion, dite selon certains Te matau ā Maui, (l’hameçon à Maui) et selon d’autres Te ‘uo ā Hiro, (le ‘uo à Hiro) A Huahine et dans l’ensemble des îles de la société, des concours étaient autrefois organisés, dans lesquels il s’agissait de faire preuve de force et d’habileté en guidant un cerf-volant pouvant atteindre cinq mètres d’envergure. Le vainqueur était celui dont le cerf-volant s'élevait le plus vite, le plus droit et le plus haut dans le ciel.

 

Que sont les marae ?

Les marae étaient des espaces réservés aux activités cérémonielles, sociales et religieuses des anciens Polynésiens. Certains étaient de taille modeste, parmi lesquels nombre d’autels dits marae tupuna, autels familiaux. Les marae n’appartenaient pas tous à la classe supérieure des ari’i, mais ceux-ci disposaient généralement des plus vastes et hauts marae. Si la conception et la construction d’un marae variaient d’une île à l’autre, l’architecture de base comprenait généralement une aire rectangulaire ou cour du marae, pourvue d’une plate-forme (‘ahu) à l’une de ses extrémités, et d’un ensemble de pierres dressées

Lieu de culte de certains ancêtres et divinités, le marae était un espace de rencontre entre les hommes et les puissances spirituelles dont il importait de se ménager les faveurs. Les cérémonies religieuses y donnaient lieu à des prières (‘upu, pure), des invocations (ti’aorora’a) et des offrandes (pūpūra'a ō). Plus...