L'héritage culturel de Huahine

Huahine est formée de deux îles : Huahine-Nui et Huahine-Iti, qui sont reliées par un pont. Des découvertes archéologiques récentes indiquent que l'histoire de Huahine remonte au moins jusqu'à 1100 ans.

Huahine-Iti dépendait de Huahine-Nui, chaque île disposant de quatre districts aux temps anciens. L'île de Huahine est connue pour le village de Maeva, où tous les chefs de districts vivaient jadis côte à côte et procédaient au culte des ancêtres sur leurs marae respectifs.

  Les grands chefs de Huahine vivaient sur la fine bande de littoral, au bord du lagon. Le grand marae Manunu, sur l'îlot en face du village de maeva, et le Marae Anini de parea faisaient office de marae communautaires, pour Huahine-Nui et Huahine-Iti respectivement.

Chaque marae dispose d'une plate-forme à deux niveaux (ahu), emplacement surélevé pour les dieux. Le Marae manunu et le marae Anini sont les seuls marae de îles sous-le-vent à disposer de ahu à deux niveaux.

Le Dr. Kenneth P. Emory du Bishop Museum de Honolulu, a été le premier à relever les types, les fonctions et les noms des marae de Huahine en 1925. Le Dr. Yosihiko Sinoto, également du Bishop Museum restaura lemarae de Maeva pour l'office du tourisme de Tahiti de 1967 à 1968. Plus tard le Dr. Sinoto mit à jour 35 marae supplémentaires sur la colline de Mata'ire'a située derrière le village de Maeva.
LEGENDES DE HUAHINE
  •  La légende Hotu Hiva

       Tū tapuari’I, de la famille des chefs des îles sous le vent, avait une fille nommée Hotu-Hiva. Depuis sa tendre enfance elle avait pour compagnon de jeux Te-ao-nui-maruia, un garcon de son age. Quelques années plus tard. Tu-tapuari’I quitta Huahine pour Raiatea, emmenant sa fille avec lui. Hotu-Hiva deperit et tomba malade. Les guérisseurs se succéderent a son chevet, en vain. La jeune fille leur dit : “E ‘ ere to’u ma’i I te ma’i tino, e mai mana’o ra, [ce n’est pas mon corps, mais ma pensée qui est malade]”. Son père l’embarqua alors dans un pahu ou grand tambour, selon les uns, dans un aa’ano ou grand récipient a eau en coque de coco selon les autres. Le vent mara’i souffla pendant deux jours et deux nuits et poussa son embarcation vers l’île de Borabora. Puis le vent To’erau roa se leva. Tu-tapuarii fut satisfait car ce vent allait tranporter sa fille vers l’ile de Huahine. Elle y accosta epuisée à une pointe qui depuis est appellée Manunu. Elle marcha à la recherché de son ami. Et son parcours reste jusqu’a aujourd’hui jalonné de traces. Averti de l’arrivée d’une très belle jeune femme. Le chef du district de Maeva chargea deux princes guerriers de la lui amener. Il la prit pour femme mais comprit très vite qu’elle en aimait un autre. Par dépit, il la livra chaque soir a un homme different qu’il désignait. Te-ao-nui-maruia la reconnut enfin, tua le chef et l’épousa. Leur union scella l’unification de l’île et inaugura la dynastie de Te-pa’u-i-hau-roa. Ils eurent quatre fils puis il décéda. Hotu-Hiva épousa alors un chef de Matahiva et mit au monde quatre autres fils. Ces huit garcons, “Na Mata’irea e va’u”, partagèrent l’île en huit districts sur lesquels ils régnèrent. Cette organisation spatio-politique perdure encore aujourd’hui.

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  •  Le dieu Hiro coupe Huahine en deux avec sa pirogue

        Le dieu Hiro tenta d’aller vers l’île de To’erau roa, qui fut l’ancienne appellation de Huahine. Le vent se leva, c’était le To'erau, qui vint se poser au centre de la voile. La pirogue de Hiro prit le vent, et glissa fortement sur les vagues. Hiro, attentif scrute la terre devant la pirogue. Dans la nuit noire, Hiro avertit ses frères de veiller sur la pirogue, car lorsque le vent tournera, elle risque de passer au travers de l’île de To’erau Roa, c’est-à-dire Huahine. Hiro leur dit enfin, "je vais aller me reposer un peu, et lorsque la terre sera proche, réveillez-moi. Prenez garde à ceci : lorsque la brume se lèvera, réveillez-moi ou notre pirogue traversera la terre". Hiro alla se reposer à l’arrière du bateau. Seulement, les frères du Dieu Hiro ne prêtèrent pas attention à ces avertissements, sauf le dernier des frères Tupurairai, lui seul disait à ses frères de mener la pirogue avec beaucoup d’attention. Ses frères lui répondirent : "reste tranquille, ou alors nous te jetterons à la mer"! Tupurairai se tut, de peur qu’on le jette à la mer et qu’il soit mangé par les requins. Le vent se mit à tourner et gonfla la voile de la pirogue. Cependant, les frères de Hiro, ne réveillèrent pas leur aîné, car la pirogue filait, agréablement poussée par le vent. Mais la pirogue traversa l’île et découpa To’erau Roa en deux parties, To'erau la grande que l’on appelle aujourd’hui Huahine Nui, et la petite partie étant Huahine Iti. A son réveil, Hiro vit que l’île avait été coupée tandis que la pirogue continuait sa traversée. Il perdit la rame de sa pirogue, alors il tenta d'arrêter la pirogue en jetant son hameçon sur l'île... De nos jours on peut encore voir la rame et l'hameçon de Hiro depuis la baie de Maroe de Huahine.
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    MARAE ANINI - PAREA
Le Marae Anini était fréquenté par la communauté de l'extrémité méridionale de Huahine-Iti. Les divinités, Oro (le dieu principal de la guerre, en l'honneur de qui la plupart des sacrifices humains étaient pratiqués) et Hiro (le dieu trompeur), étaient adorés sur ce marae. Le dernier prêtre de cemarae, Hiro, déclara au réverend William Ellis en 1818, qu'il se rappelait au moins 14 sacrifices humains. La caractéristique pricipale du marae anini est son ahu. De petites plates formes, ro'i étaient considérées comme des lits pour les dieux oro et Hiro. Les pierres dressées à la verticale, ofa' i turui, permettaient aux prêtres et aux chefs de s'adosser pour se reposer ou bien encore sont des monuments commémoratifs pour les chefs décédés. Un petit marae avec des pierres dressées dans la partie longeant la route fut construit lorsqu'une famille royale adopta un enfant de lignée inférieure. Une plate-forme très éloignée de l'enceinte désigne l'endroit où se trouvait la maison de Oro. Sous chaque pilier de la maison, une personne humaine était offerte en sacrifices.
    MARAE MANUNU - MOTU MAEVA
Tane, le dieu dominant de Huahine, était adoré sur ce marae, qui desservait la comunauté de Huahine Nui. Tane était le dieu de la guerre et du poisson de Huahine. il était associé à la construction de pirogues, la confection d'herminettes ainsi qu'au tressage de cordes. Le dieu Oro, qui fut introduit plus tard, était aussi adoré sur le marae Manunu. A côté du ava'a (lit pour un dieu ou plate-forme destinée à placer des images) se trouve la tombe de Raiti, le dernier grand prêtre de Maeva. Lors de sa mort en 1915, un des blocs de pierres du marae s'effondra. Conformément à ses dernières volontés, il fut enterré sur le site du marae.Les fondations d'un petit fare pote'e (maison arrondie contenant des tambours sacrés et articles de cérémonie) se trouvent dans l'enceinte dumarae. Regardez attentivement le bloc de pierre du ahu du côté aeroport : vous verrez le pétroglyphe d'une tortue. La tortue était considérée comme lereflet du dieu dans la mer .
    LES PARCS A POISSONS - MAEVA
ils auraient été bâtis en des temps reculés, losque régnaient les huit chefferies a Maeva. Dix-huit de ces pièges dateraient de cette époque et auraient fonctionné jusqu’au debut du XIXème siècle, plus ou moins entretenus du fait des rivalités entre les descendants des huit chefferies qui les exploitaient. Ils ne furent réellement restaurés que vers1880 lors des règnes de Te-ha’apapa et de Teuhe qui se les approprièrent. L’etablissement progressif de l’administration française a partir de 1890 entraina le passage du lac et de son rivage dans le domaine public. Les pièges furent laisses a la disposition des habitants mais l’entretien du dispositif ne fut pas effectué correctement et se détériora. Aujourd’hui, les pièges sont de nouveaux operationnels.